Programmes postsecondaires

L'avenir sans accès: faut-il s'assimiler ou s'exiler?

L'ACFO Toronto octroie son soutien inconditionnel aux recommandations du rapport rendu public par le commissaire aux services en français de l’Ontario. Intitulé « Pas d’avenir sans accès », ce rapport tire la sonnette d’alarme vis-à-vis du manque de choix et d’accessibilité de l’éducation postsecondaire en français dans la région Centre-Sud-Ouest de l’Ontario. Ce constat du Commissariat vient d'ailleurs d'être confirmé par le  Rapport du Comité d'experts du ministère de la Formation, des Collèges et des Universités.

La situation la plus inéquitable de toute la province

Pas d’avenir sans accès identifie un « taux d’accès à l’éducation postsecondaire en langue française variant de 0 % dans la région du Sud-Ouest de l’Ontario à 3 % dans la région du Centre (où se situe la ville de Toronto) par rapport à la proportion de programmes offerts en anglais ». C’est la situation la plus inéquitable de toute la province de l’Ontario, en comparaison avec l’Est et le Nord qui bénéficient, respectivement, des pôles universitaires que constituent les villes d’Ottawa et de Sudbury. Or le Centre-Sud-Ouest est une région en pleine croissance économique, chef de file du Canada en matière de services et de technologies. Elle nécessite donc de plus en plus de personnel qualifié maîtrisant les deux langues officielles du Canada, dont fait partie le français.

Une perspective d'ensemble

À « pas d’avenir sans accès » L’ACFO-Toronto se permet de rajouter « faut-il s’assimiler ou s’exiler? », car ce sont en effet les deux options qui se présentent aux jeunes francophones du Centre-Sud-Ouest de l’Ontario, désireux de poursuivre des études postsecondaires. 

« Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’économie de la région qui en souffre, déclare Gilles Marchildon. Si le jeune reste dans la région, il n’a pas d’autre choix que d’étudier en anglais et les chances qu'il travaille exclusivement en anglais sont plus fortes par la suite. Il sera donc linguistiquement assimilé et ne contribuera pas à enrayer la forte pénurie de professionnels qualifiés et bilingues dont notre province a besoin pour se développer. Et, s’il quitte la région, voire la province où le pays, ses chances de revenir et de contribuer à la prospérité régionale s’amenuisent également. Car il est bien connu que les connexions qui amènent à trouver un premier emploi se font pendant les études (universitaires ou collégiales) ».

Se souvenant de sa propre situation de Franco-ontarien, il ajoute : « j'ai moi-même fait face, il y a presque 30 ans, à cette pénurie de programmes postsecondaires en français dans notre région. Ceci m’a poussé à quitter ma ville, Penetanguishene, pour me rendre à Ottawa afin d’y poursuivre mes études universitaires ». 

Un appui sans réserve

Dans ce contexte, L’ACFO-Toronto appuie sans réserve les recommandations du Commissaire François Boileau, à savoir :

  • Aller au-delà des enfants des « ayants droits » francophones et inclure les élèves en immersion et issus de familles exogames (de deux parents de langues différentes) ou allophones (d’une langue autre que le français ou l’anglais) dans la collecte de données relatives aux besoins d’éducation postsecondaires en français.

  • Utiliser le numéro d’immatriculation scolaire de l’Ontario pour définir la langue d’enseignement, de communication ou langue maternelle de l’étudiant au-delà du palier secondaire.

  • La création d’une structure ou d’un secrétariat pouvant identifier les besoins des francophones et ayant un pouvoir de négociation directe avec les institutions scolaires.

  • L’attribution d’une plus grande autonomie au Collège Glendon de l’Université York, en vue d’offrir un plus grand nombre de programmes en français.

De ce fait, l'ACFO-Toronto lance un appel à la communauté en vue d'appuyer les recommandations du rapport du Commissariat aux services en français et demande au gouvernement provincial d'investir les ressources nécessaires afin de redresser l’iniquité actuelle et d’envisager le développement social et économique de notre province par le prisme des deux langues officielles du pays.

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